
Mettre en scène trois tableaux de différents opéras de Verdi dans un même spectacle, est-ce un défi ?
Oui, c’est certainement une proposition inhabituelle. Ce qui m’a intéressé dans cette idée, c’était de présenter Verdi dans sa diversité : le Verdi qui est le moins connu du grand public, avec Falstaff, opéra bouffe dans lequel Verdi associe comique et mélancolie ; celui qui est intime et nostalgique, avec le tableau de Simon Boccanegra où le doge retrouve sa fille ; enfin le Verdi dramatique que l’on retrouve dans l’acte du Nil d’Aïda. C’est pourquoi je n’ai pas cherché à trouver un fil conducteur qui aurait uni ces trois tableaux, mais plutôt à en faire ressortir les contrastes.
Qu’est-ce que c’est, mettre en scène l’Opéra ?
Dans l’opéra, c’est le compositeur qui nous dicte la mise en scène. Il faut aller chercher dans la musique la force des situations, les motivations des personnages et ce que l’œuvre peut nous dire aujourd’hui. Mettre en scène un opéra, c’est aussi travailler en accord avec le chef d’orchestre, pour donner force et cohérence à un ensemble d’artistes qui peut être extrêmement nombreux.
Vous avez déjà fait de très nombreuses mises en scènes lyriques. Peut-on se renouveler ?
Les grandes œuvres, comme celles données ce soir, sont des œuvres majeures justement parce que leurs ressources sont infinies et que la découverte de leur potentiel dramatique n’est jamais achevée.